LES ORIGINES:

Deux théses existent sur les origines du royaume de GHANA qui deviendra plus tard un empire . Selon la tradition orale, le créateur du royaume serait un homme venu de l’EST nommé DINGA Cissé.

Une autre source parle de la création du royaume par des Berbéres venus du sahara vers le Vè siècle. Le royaume fût par la suite dominé par les Soninké peuple animiste vivant à la limite Sud du sahara. Le royaume de GHANA s’aggrandit pour devenir un empire en dominant les dirigeants des chefferies situées aux alentours.

ORGANISATION DE L'EMPIRE

Le maître de GHANA était dit Kaya Magha ( maître de l’or ) Le Kaya Maga était plus qu'un empereur ou un roi : un chef suprême chargé du pouvoir religieux et judiciaire, considéré comme étant en rapport direct avec Bida, donc responsable du pacte scellé avec lui et de son culte. (Diabé Cissé descendant de DINGA avait signé un contrat avec Bida le serpent qui habitait une grotte au environ de Koumbi ,l a capitale de GHANA). Le Kaya Magha rendait la justice : sa décision prise après tous les examens nécessaires, était définitive et irrévocable.

Le GHANA fut un pays riche, en hommes et En biens. Dés la fondation de Koumbi, il y eut autour du Kaya Magha une nombreuse cour rappelé symboliquement par les gessere (généalogistes)

a) L'organisation politique et militaire était très précise. Elle comportait notamment :

-12 patriarches conseillers, descendants directs des compagnons de Dinga .
Ils avaient été choisis pour leurs connaissances et leur personnalité. Le Kaya Magha les réunissaient pour étudier et discuter de toutes les situations, de tous les problèmes et de leurs solutions possibles, avant que ne soient convoqués les chefs des clans Wage ( les nobles) pour l'action.

-18 généraux nana. Ces chefs de guerre étaient chargés de l’organisation de l'armée et de superviser les opérations sur le terrain. Obligatoirement 9 d’entre eux montaient des chevaux roux et les 9 autres des chevaux blancs.

-12 fado, gouverneurs militaires responsables des régions. Le texte mentionne toujours les 4 fado, qui furent gouverneurs des quatre premières régions mises sous leur responsabilité militaire. Au fuir et à mesure de l'extension de l'empire, il y eut 12 < provinces > régies par 12 fado.

-12 hida, officiers supérieurs, et 18 éclaireurs, montant aussi des chevaux blancs: le retour de ces derniers indiquait que l’ennemi était en vue. Le soin avec lequel sont précisées les couleurs des généraux et des éclaireurs témoigne à lui seul l'importance du cheval dans la société Soninké traditionnelle.

-7 notables chargés de surveiller les wage afin que tous que les interdits soient respectés. Ils étaient secondés de 7 assistants.

-4 responsables de la police, dits samasa duara dyuwara
Quand les Soninké eurent pacifié les régions qu’ils avaient occupées et organisé l'empire, ils renoncèrent aux entreprises guerrières. Ils conservèrent toujours une armée à pied et des cavaliers..

b) L'organisation sociale n'était pas moins précise.

C’est ce dont témoignent les références de la tradition de Yerere des " fonctionnaires " avaient la charge des tractations commerciales ou autres, des adjoints aux responsables des rites religieux et familiaux (mariages, baptêmes, circoncisions et funérailles..) .
Diabé se fit construire un palais fait de pierres, comme d’ailleurs toutes les habitations des nobles de Koumbi .

Koumbi Saleh était le lieu du marché où se rendaient les caravaniers et où logeaient les commerçants et les étrangers de passage, où affluèrent pendant toute la durée de l'empire les divers échanges et les tractations.

Quant au quartier impérial de Kaalata, il se trouvait à plusieurs kilomètres de distance, loin de l’endroit où vivaient les étrangers. Ces derniers ne devaient en aucun cas y pénétrer.

FIN DE L'EMPIRE:

Les conversions à l'islamisme avaient eu lieu parmi les membres des divers clans de GHANA. Mais pendant longtemps il n’y eu ni conflit, ni agression d'un côté comme de l'autre et les responsables des cultes traditionnels avaient toujours respecté le contrat passé avec Bida.
Or Moudou Touré se convertit à son tour, poussé par des marabouts étrangers qui l’assuraient que l'islamisme le protégerait contre les << fétiches>>.Il se souleva contre l'autorité jusque-là incontestée des Cissé.
Certains membres de son clan et des clans Diane et Koma suivirent son exemple alors que les autres descendants des fils de Dinga restaient fidèles à la tradition .

Un vaste complot fut réalisé pour la prise du pouvoir par les Touré avec certains clans Kakolo. Il y eu des conversions . Selon la tradition orale ,dans le titre d'honneur des Touré , il y est fait référence que: Moudou Touré aurait gravi une colline située à l'est dans le Wagadou pour combattre avec ses guerriers un ennemi qui n'est pas précisé. Ceci pour souligner la prédominance de l’islam sur les cultes antérieur.

Moudou Touré a par son geste attaqué le croyances traditionnelles et Bida est mort. Bien qu’il soit devenu maître de l'empire, étant converti, Moudou ne pouvait plus porter le titre de Magha. Les gessere lui donnèrent celui de madyu en tant que descendant d’un fondateur (litt. ma maître, dyu fondement, base )
Ainsi, Moudou Touré régna sous ce titre. On ne sait pas si sa descendance a exercé le pouvoir.

ÉMIGRATIONS ET DISPERSIONS:

Les guerres, la sécheresse, les risques de famine et l'épuisement de l’or collecté ont contraint les Soninké de l'empire de Wagadou, qui peuplaient le Sahel, à émigrer par vagues successives à des époques diverses, vers le sud sur les rives du Sénégal et du Niger, et notamment dans la région du Mandé.

La tradition compte cinq diasporas qui se sont échelonnées depuis plusieurs millénaires jusqu'au XIIe siècle de notre ère. Le pays a été progressivement ruiné par la sécheresse, car elle mentionne une alternance sèche et humide : les habitants, qui l'avaient quitté pour se réfugier à l’est, à l'ouest ou près du Niger, sont parfois revenus sur leurs anciens habitats, pour en repartir plus tard.

Les Kakolo avaient eu à souffrir cruellement des guerres menées contre eux par les Soninké. Aussi, par vagues successives, ils avaient émigrés très tôt vers des lieux plus cléments. Un grand nombre de Sénoufo seraient des descendants de ces Kakolo émigrés ainsi que les Diallonké, les Koniagui, certains Malinké dits "noirs" et les Sérer qui se seraient fixés au bord de la mer

La première grande sécheresse "cassa" le GHANA et fit évanouir sa prospérité. Cela contraignit les populations à immigrer plu au Sud. Un certain nombre se seraient alors fixé sur les rives du Niger et du Sénégal .

Le GHANA ( Wagadou ) se serait repeuplé et aurait connu un « nouvel âge d’or » après la première grande sécheresse. Il en aurait été de même après les sécheresses qui auraient suivi celle-ci, les moyens mis en œuvre pour assurer cette prospérité ayant été toujours les mêmes : extension de la pratique de l'esclavage, intensification de l'exploitation de l'or, ainsi que du trafic commercial, surtout à longue distance.

« D'après les traditions orales Soninké, l'islam aurait été introduit pour la première fois en Afrique occidentale vers 666 par des émissaires d’Ocka Ben Nafî. Après qu'il eut posé la brique de fondation de la mosquée de Kairouan en Tunisie, ce champion de l'expansion musulmane en Égypte aurait dépêché a GHANA (Wagadou ) une délégation chargée de demander au Kaya Magha de se convertir à la religion d'Allah. Le souverain aurait bien sûr repoussé cette demande; il aurait cependant permis à ses sujets, et surtout à ceux d'entre eux qui entretenaient des relations commerciales suivies avec la Turquie (trafic de diamants, d'eunuques, de d'esclaves) d'embrasser la nouvelle religion.

Quelques décades plus tard (en 735), les Omeyyades tentaient, mais en vain, d'imposer l'islam par la force des armes. Vers le milieu du VIIIe siècle, les premiers pèlerins de GHANA( Wagadou), avec Salim Cissé (alias Souwaré), se seraient rendus à la Mecque.

L'islam devient alors la religion des marchands Soninkés et s’implante partout où vont ces derniers. Ceci n'est pas sans poser de graves problèmes politiques. On croit savoir que "la guerre des Kaya Magha", qui aurait duré trente-six ans, était la conséquence directe des progrès de l'islam dans le Wagadou. Cette guerre se prolongea au XIe siècle par le mouvement almoravide dit dyihadi flanan , "deuxième guerre sainte" qui se passa surtout dans le Nord du pays.

L’empire étant constitué de nonbreux royaumes vassaux, il y avait de temps en temps des tentatives de sécessions . Au Xè siècle les berbères d’Aoudaghost s’étaient révoltés ; à la fin du siècle le Kaya Magha avait repris la grande cité et lui avait donné un gouverneur noir. En 1063,Aoudaghost tombe entre les mains des Almoravides de Ibn Yasin. Tolérant le roi les autorise à construire un quartier prés de sa capitale.

En 1076, les Almoravides prétendant ne plus pouvoir supporter l’autorité d’un infidèle passent à l’attaque. Ils entrent dans la capitale, pillent et brûlent. Retournant dans leur savane ils lancent des raids auxquels personne ne résiste.



Dix ans après ,Abou Bekr le vainqueur de GHANA est tué ce qui constitua la fin des Almoravides. Ghana retrouva une certaine autonomie mais ses vassaux refusèrent sa loi. Les conversions s’étant multipliées, les Soninké nobles (wage ) qui avaient émigré au Mandé et qui ne pouvaient plus prétendre au titre de Manga ,acquiert celui de ‘ ‘Mandé mori’’( marabout du Mandé ).